La sclérose en plaques (SP) est une maladie auto-immune et imprévisible qui s’attaque au système nerveux central et qui affecte considérablement la vie des personnes atteintes. Au Canada, plus de 100 000 personnes sont touchées par la maladie, ce qui en fait le pays avec le taux le plus élevé de SP au monde, selon la Société canadienne de la sclérose en plaques. Bien qu’il n’existe toujours pas de remède définitif contre la maladie, les recherches ont permis de mettre en place de nombreux traitements qui stabilisent la maladie et qui peuvent, dans certains cas, améliorer le pronostic de la maladie et entraîner des effets positifs remarquables sur la qualité de vie des patients sur le long terme.

 

« Ça fait du bien de savoir que je n’ai plus de médicament à prendre ou d’injections chaque semaine. J’ai enfin la paix! »

Élodie Côté avait seulement 16 ans lorsqu’elle a reçu son diagnostic. La maladie est majoritairement diagnostiquée chez les jeunes adultes de 15 à 40 ans. « À l’hiver de mes 15 ans, j’ai commencé à mal voir de mon œil droit. J’ai su qu’il y avait un problème parce que je n’ai jamais eu besoin de lunettes et ma vision était parfaite », explique la jeune femme.  Suite à de nombreuses visites chez des spécialistes de la vue, elle a finalement été référée à un neurologue plusieurs mois plus tard, où elle a appris la nouvelle.

Traitements infructueux

La jeune étudiante, aujourd’hui âgée de 20 ans, a essayé deux types de traitements différents qui se sont avérés infructueux. « J’ai dû m’injecter trois fois par semaine pendant un an, je n’aimais vraiment pas ça. Ça me prenait 15-20 minutes à chaque fois pour me convaincre de le faire », confie Élodie. Elle a ensuite essayé un traitement sous forme de comprimé, qui était le premier traitement oral disponible sur le marché canadien, pendant une autre année, mais sans succès. La maladie progressait rapidement.

Deux ans après son diagnostic, la jeune fille ressentait toujours des symptômes importants, tels que des engourdissements aux membres et des problèmes de vue. Sa neurologue lui a donc suggéré un nouveau médicament qui a amélioré sa qualité de vie de manière drastique.

Nouveau traitement bénéfique

La médication se présente ainsi : le patient reçoit une perfusion quotidienne par intraveineuse sur une période de cinq jours et après une année, une perfusion quotidienne par intraveineuse sur une période de trois jours. Pour la plupart des patients, aucun autre traitement n’est nécessaire après le deuxième cycle de perfusion.

« Les résultats sont vraiment incroyables et les données que l’on récolte sont très encourageantes. C’est un traitement idéal pour ceux qui veulent avoir un contrôle complet sur la maladie », affirme Dre Julie Prévost, neurologue à la clinique de sclérose en plaques de l’hôpital régional de Saint-Jérôme.

« Le but des traitements est de rendre le patient stable cliniquement, donc qu’il n’ait pas de nouvelles poussées de plaques. Selon les résultats du suivi sur le long terme, près de 2/3 des patients n’auront pas besoin d’avoir de perfusions additionnelles », ajoute-t-elle.
Élodie voit ce nouveau traitement comme un soulagement. « Ça fait du bien de savoir que je n’ai plus de médicament à prendre ou d’injections chaque semaine. J’ai enfin la paix! », indique la jeune femme qui a terminé son cycle de traitement à l’hiver dernier.

Un futur encourageant

Dre Prévost se réjouit, quant à elle, des avancées dans la recherche contre la SP.  « Nous sommes très chanceux, car les recherches évoluent très rapidement. Au Canada, nous sommes l’un des pionniers en terme d’expertise et de nombreux médicaments voient constamment le jour, alors qu’il y a 10 ans, seuls les traitements injectables existaient », explique-t-elle.

Passionnée de course à pied, Élodie aime avoir une vie bien occupée et ne se laisse pas arrêter par sa maladie. « Comment je me sens en ce moment n’a rien à voir avec comment je me sentais quand je prenais les autres traitements. Cette année est résolument celle où je me sens le mieux depuis ma maladie », souligne-t-elle. La jeune femme est persuadée qu’elle pourra désormais reprendre son activité préférée, et ce, dans un futur rapproché.